Le jeune acteur guinéen Abou Sangaré a marqué l’histoire du cinéma français en remportant le César de la meilleure révélation masculine lors de la 50e cérémonie des César, qui s’est tenue le vendredi 28 février 2025. Cette prestigieuse récompense vient couronner sa performance exceptionnelle dans le film « L’Histoire de Souleymane » réalisé par Boris Lojkine.
Un parcours inspirant

À seulement 23 ans, Abou Sangaré a conquis le cœur du public et de la critique avec son interprétation poignante d’un livreur sans papiers à Paris. Son histoire personnelle, qui résonne étrangement avec celle de son personnage, ajoute une dimension particulièrement émouvante à cette récompense. Arrivé en France à l’âge de 15 ans après un périple périlleux à travers la Méditerranée, Sangaré a lui-même connu les difficultés de l’immigration et de l’intégration.
Une consécration méritée
Ce César vient s’ajouter à une impressionnante collection de récompenses déjà obtenues par Sangaré pour ce même rôle, notamment :
- Le Prix d’interprétation masculine dans la section « Un certain regard » au Festival de Cannes
- Le trophée du meilleur acteur au prix cinéma Evok Collection
- Le Prix du cinéma européen du meilleur acteur
- Le Prix Lumière du meilleur acteur
Un discours émouvant
Lors de la cérémonie, Abou Sangaré a livré un discours touchant, remerciant l’équipe du film et tous ceux qui l’ont soutenu dans son parcours. Il a notamment déclaré : « De 2017 à 2023, je n’avais plus de vie. Je ne me considérais pas comme un être humain. J’ai traversé la Méditerranée, j’ai connu la misère, tout ce qui est l’être humain, le bon comme le mauvais ».
Un succès inattendu
« L’Histoire de Souleymane » s’est révélé être l’un des succès surprise de l’année 2024, attirant près de 600 000 spectateurs dans les salles françaises. Le film était nommé dans huit catégories lors de cette 50e cérémonie des César, témoignant de sa qualité et de son impact sur le paysage cinématographique français.
Ce César de la meilleure révélation masculine marque non seulement la consécration d’un talent brut, mais aussi l’ouverture du cinéma français à de nouvelles voix et de nouvelles histoires. Il symbolise également le pouvoir du cinéma à transcender les frontières et à donner une voix à ceux qui en sont souvent privés.